En octobre 2025, près de 400 étudiants issus de 16 écoles d’ingénieurs et universités françaises se sont retrouvés plongés en plein chaos numérique. Leur mission : défendre des infrastructures critiques face à des cyberattaques massives lors de DefHack 2025, un exercice de cyberdéfense grandeur nature organisé par le Commandement de la Cyberdéfense (COMCYBER) du ministère des Armées. Objectif affiché : détecter les talents et préparer la relève cyber dans un monde où les attaques informatiques sont devenues une arme stratégique.
Un exercice unique en conditions réelles
DefHack n’a rien d’un simple challenge informatique. Pendant plusieurs heures, les équipes étudiantes sont confrontées à une crise cyber complexe inspirée de scénarios réalistes utilisés dans l’armée. Intrusions réseau, ransomwares, attaques DDoS, malwares dissimulés : les participants doivent analyser la situation, sécuriser les systèmes et réagir vite pour limiter les dégâts.
« Détecter, analyser, remédier, tout en coordonnant une équipe sous pression. Voilà le cœur de DefHack » déclare un réserviste cyber mobilisé pour l’événement.
Le format repose sur un entraînement intensif : chaque équipe occupe une position clé dans la cellule de crise numérique. Pas question ici de jouer en solo : la coopération est obligatoire, l’organisation vitale.
La cyberdéfense, un enjeu stratégique pour la France
Pourquoi un tel événement ? Parce que la guerre numérique est déjà une réalité. Les attaques contre les hôpitaux, collectivités locales, entreprises ou services publics se multiplient. L’État français a donc fait de la cybersécurité et de la cyberdéfense une priorité stratégique. Aujourd’hui, plus de 4 000 cybercombattants travaillent pour le ministère des Armées. L’objectif est de passer à 5 000 spécialistes d’ici 2030. DefHack 2025 s’inscrit clairement dans cette dynamique de recrutement et de formation.
16 écoles mobilisées partout en France
DefHack 2025 se déroule dans plusieurs régions : Île-de-France, Grand Est, Bretagne et Grand Ouest. Seize établissements supérieurs participent à l’édition, dont des écoles d’ingénieurs et des universités techniques. Répartis sur deux semaines, les scénarios se jouent en simultané dans différents campus avec le soutien de réservistes militaires.
L’événement rassemble des étudiantes et étudiants en cybersécurité, informatique, systèmes embarqués ou réseaux. Pour certains, il s’agit de leur première confrontation à une crise cyber d’envergure. Pour d’autres, déjà aguerris via des compétitions CTF ou des clubs de hacking éthique, c’est l’occasion d’aller plus loin dans le réalisme.
Apprendre à agir vite face à une attaque cyber
Déroulé d’un exercice DefHack typique :
- Réception d’un scénario d’attaque : serveur compromis, intrusion réseau ou fuite de données.
- Analyse de logs et identification de la faille initiale.
- Contre-mesures et sécurisation des systèmes.
- Communication de crise au sein de l’équipe.
- Rapport d’enquête final rédigé sous pression.
La difficulté ne réside pas uniquement dans la technique. La vraie épreuve, c’est la gestion du stress et la capacité à prendre des décisions rapides. Des compétences très recherchées dans la cybersécurité.
Compétences travaillées pendant DefHack 2025
Compétence | Application |
---|---|
Détection d’incidents | Analyse réseau, logs, alertes SIEM |
Réponse à incident | Isolation système, remédiation |
Gestion de crise | Coordination et priorisation |
Sécurité offensive/défensive | Compréhension des techniques d’attaque |
Travail en équipe | Communication, répartition des rôles |
Un tremplin vers les métiers de la cybersécurité
DefHack est aussi un moment d’échanges entre étudiants et professionnels. Réservistes, ingénieurs cyber et responsables de sécurité viennent coacher les équipes et présenter les métiers du secteur. Les parcours sont variés : analyste SOC, pentester, responsable sécurité, forensic analyst, architecte cybersécurité ou cybercombattant au sein des armées.
« DefHack est une opportunité rare. On apprend en faisant, et on découvre un univers professionnel concret » témoigne un participant.
Beaucoup de jeunes décident, après cet exercice, de s’engager davantage dans la cybersécurité. Certains rejoignent des masters spécialisés, d’autres tentent leur chance dans la réserve cyber pour gagner de l’expérience terrain.
Cyberdéfense : un secteur qui recrute massivement
La cybersécurité fait partie des domaines les plus dynamiques du marché. En France, plus de 15 000 postes sont ouverts chaque année. Les entreprises comme les institutions cherchent des profils capables de protéger leurs systèmes d’information. DefHack devient alors une vitrine de talents pour les recruteurs.
Pour celles et ceux qui hésitent encore à se lancer dans la cybersécurité, cet événement prouve une chose simple : le domaine est accessible aux profils motivés, techniques ou curieux, avec ou sans expérience militaire. La cyberdéfense est aujourd’hui un véritable enjeu de souveraineté numérique. Et les étudiants sont déjà en première ligne.